Corpocratie

23 novembre 2020 ,Epstein : parcours d'un monstre de l'Etat profond 

Pierre Jovanovic - Politique & Eco n°277 - TVL

L’appel de la « corpocratie »


Mais d’autres changements s’opèrent. Avec l’arrivée de salariés « biberonés » à l’Internet, nés dans un monde sans frontières, cultivant autant la mobilité professionnelle que personnelle, connectés 7/7 et 24/24 ou assoiffés de reconnaissance et d’autonomie, la donne peut changer. Non seulement cette génération s’installe, mais elle entraîne. Forte de sa culture du réseau et de son questionnement permanent des règles, elle commence à s’interroger sur les modèles hiérarchiques « anciens » (c'est-à-dire … actuels…).

Parce que moins naïve et plus informée que jamais, elle est moins encline à se faire « influencer » par la communication interne des entreprises. Elle a fait tomber des dictatures politiques. Elle construit des entreprises gigantesques. Et elle a soif de démocratie, autant que de « corpocratie »...

Tout est donc en place pour un débat intéressant: Corpocratie ou Corpocrature ? Ou autre chose ?

22 octobre 2020 , Sud Radio Charles Gave : "Comment Biden est utilisé par l'État profond américain"




Charles Gave : "Comment Biden est utilisé par l'État profond américain"

Vivre en corpocratie

Le pouvoir des grandes entreprises
Il est aisé aujourd’hui de constater l’immense pouvoir des grandes entreprises. Leur lobbying intensif dicte les politiques adoptées par les gouvernements. Le financement des partis politiques leur permet de se partager de juteux contrats publics. Les accords commerciaux leur donnent la possibilité de poursuivre les gouvernements (alors que l’inverse est impossible). Et si la démocratie était tout simplement dépassée ? Et si le pouvoir était glissé imperceptiblement aux mains des entreprises, selon un système que nous pourrions nommer « corpocratie » ? Lançons-nous dans le jeu et essayons de déterminer ce que seraient les grandes caractéristiques de ce nouveau régime.
La corpocratie est une forme particulière et très avancée du capitalisme, dans laquelle les grands patrons sont remplacés par une entité abstraite, omnipotente, inatteignable, échappant aux frontières nationales, la corporation. D’où le nom, du latin corpocratio, « personnes qui forment un tout », et du grec kratos, « pouvoir », « gouvernement ».

Alors que l’ancienne démocratie se fondait sur trois pouvoirs constituants (législatif, exécutif et judiciaire), la corpocratie est quant à elle un régime à deux têtes, l’une financière, l’autre, politique. Ces deux têtes règnent en parfaite harmonie et se divisent les tâches.