Dr.Bonvin répond au lecteur du Nouvelliste

du 16 mars au 8 mai 2020 Vincent questionne Eric dans le Nouvelliste !

Je me demande si notre système sanitaire est réellement prêt à faire face aux défis qui nous attendent durant les prochaines décennies. En effet, nous savons que de tels fléaux, qui ont pourtant été annoncés depuis de nombreuses années par la communauté scientifique, vont se succéder à un rythme grandissant dans un avenir proche. 

8 mai 2020 NF,On termine cette série créée dans l’urgence...

Et celle qui vous a le plus compliqué la tâche?


Les affirmations scientistes aussi nombreuses que contradictoires et ne s’appuyant sur aucune preuve scientifique avérée. Cette désinformation est très déstabilisante pour tout un chacun. 

5 mai 2020 NF,Pas dévoiler publiquement les foyers pandémiques pour ne pas les stigmatiser

Il y a deux mois, le Valais comme tous les cantons avait choisi de ne pas dévoiler publiquement les foyers pandémiques pour ne pas les stigmatiser. Dans une phase de déconfinement, faudrait-il le faire pour améliorer l’exercice de traçage?
Je ne pense pas que cela soit nécessaire, car il est trop tard pour changer quoi que ce soit à ces premiers foyers où le virus s’était installé de manière silencieuse. Aujourd’hui, il est par contre très important de pouvoir identifier chaque nouveau cas pour empêcher de nouveaux foyers potentiels avec les mesures de diagnostic, de dépistage et les enquêtes d’entourage. 

1 mai 2020 Eric Bonvin dans le Nouvelliste, c'est qui ?

Vous pouvez poser vos questions à Eric Bonvin en envoyant un mail à vincent.fragniere@lenouvelliste.ch

Qui osera soutenir, au Grand-Conseil, au Palais du Gouvernement, dans la Cité, que le choix de Eric Bonvin était adéquat. Celui-ci porte aujourd’hui sur sa même tête quatre casquettes inconciliables : 

a) il est directeur de l’Hôpital du Valais; 

b) il est membre du Conseil d’Etablissement du HRC; 

c) il est journaliste au NF; 

d) il est responsable de la communication du RSV, détaché permanent auprès du quotidien cantonal.
Franchement …
Eric Bonvin ne sera jamais journaliste d’investigation, ni lanceur d’alerte.
Bonjour à Julien Wicky, du Matin Dimanche, qui ne manquera pas d’approfondir les pistes déclenchées par la déroute programmée du HRC.

1 mai 2020 NF,Hôpital Riviera Chablais HRC, Corona, Une 2ème Vague ?

Vous pouvez poser vos questions à Eric Bonvin en envoyant un mail à vincent.fragniere@lenouvelliste.ch. Le prochain rendez-vous aura lieu lundi soir sur le web et mardi dans le print du Nouvelliste.
Encore des contaminations en Valais...

28 avril 2020 NF, Un vaccin d’ici à octobre

Par rapport à ce déconfinement, un lecteur estime que personne ou presque ne répond aux questions liées au masque en se retranchant derrière la distance sociale. Alors préconisez-vous ou non le port du masque pour les personnes à risque, dans les transports publics ou lors d’une visite en EMS?


Il revient à l’OFSP de dire s’il faut ou non porter un masque et non à l’hôpital. Mais la difficulté de cette question réside justement dans le fait que l’on ne peut pas y apporter de réponse définitive et que chaque situation nécessite un examen particulier, car la distance sociale reste la mesure la plus efficace pour limiter la propagation du virus. Le masque est efficace comme barrière contre d’éventuelles projections de particules virales. Il empêche qu’une personne infectée sans le savoir projette des particules et protège une personne non infectée contre la projection de telles particules sur les muqueuses du nez ou de la bouche. Il peut donc être utile lorsque la distance sociale ne peut être maintenue, comme dans les trois situations que vous citez. Il ne saurait cependant se suffire à lui-même en l’absence d’autres mesures, comme celles liées à l’hygiène des mains et la manipulation correcte du masque. 

24 avril 2020 NF, Un vaccin d’ici à octobre

Mardi, des chercheurs de l’Université de Berne ont affirmé pouvoir présenter un vaccin d’ici à octobre. Pensez-vous que cela soit vraiment réaliste? Et lorsqu’un vaccin fiable sera sur le marché, doit-on ne vacciner que la population à risque ou toute la population?


Les chercheurs semblent optimistes, mais selon Swissmedic – l’organe national responsable de l’approbation et de la supervision des produits thérapeutiques –, il faut compter de manière réaliste de huit à quatorze mois avant d’avoir un vaccin contre le nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Pour ce qui est des personnes à vacciner ou vaccinées, plus leur nombre est élevé, moins il y a de risque d’épidémie. Car si le vaccin permet de se protéger soi-même, il prévient aussi la transmission de l’agent pathogène à autrui. C’est pourquoi il ne faudrait pas se limiter aux personnes à risque pour venir à bout du virus. Mais cela dépendra également de la disponibilité du nombre de vaccins qui exigera certainement de les administrer par étapes successives en privilégiant les professionnels des services de santé et d’utilité publique puis les personnes à risque et enfin la population générale. 

22 avril 2020 NF, L’épidémiologiste Arnaud Chiolero

Test sérologique à l’hôpital de Brescia: «Il nous faut absolument lancer des études sérologiques, qui nous diront qui a développé des anticorps et qui est immunisé dans la population suisse», dit le professeur Chiolero. Keystone 

21 avril 2020

Certaines de vos réponses n’étaient pas toujours tranchées. Des lecteurs ont pu comprendre que vous n’osiez pas répondre complètement ou prendre une position claire sur un sujet.


Non, pas du tout. Je l’ai dit plusieurs fois: il faut rester humble avec ce virus et oser affirmer que l’on n’a pas de réponse à tout. Mais j’ai toujours essayé d’être le plus transparent possible. Dans les semaines à venir, il y aura d’ailleurs de plus en plus une pesée d’intérêts à faire entre le risque que veut prendre la société face aux personnes à risque, l’avancée des connaissances liées au Covid-19 et le maintien des mesures d’hygiène et de distance sociale. Le débat autour du Covid-19 restera sanitaire, mais deviendra aussi de plus en plus éthique et sociétal

20 avril 2020

Un lecteur aimerait savoir si l’on arrive aujourd’hui mieux qu’il y a un mois à remonter les chaînes de contamination pour prévenir les personnes ayant été en contact avec un malade? Et quid des nouvelles applications sur le sujet?


Des applications numériques utilisées sur un mode volontaire sont en effet à l’étude mais leur utilisation rencontre deux obstacles majeurs. Le premier en lien avec l’enquête d’entourage qui doit suivre la récolte de ces données, qui est chronophage et nécessite de nombreuses ressources humaines. Une infirmière de santé publique ne peut effectuer que 4 à 5 enquêtes par jour et notre capacité serait donc dépassée au-delà de 100 enquêtes quotidiennes. Le second obstacle tient à la technologie elle-même qui requiert d’être transparente et sûre du point de vue de la protection des données. Or les industries du numérique et de la télécommunication ne garantissent pour l’heure ni cette transparence, ni la protection et la fiabilité des données. Ce sont notamment ces raisons qui rendent difficile l’usage de telles applications. 

18 avril 2020

Jeudi, les propos de Daniel Koch au sujet des enfants qui seraient ni porteurs ni vecteurs de ce virus vous ont surpris. Pouvez-vous nous donner plus de précisions à ce sujet aujourd’hui?


Lors de la conférence de presse de l’OFSP, Daniel Koch a rappelé que les enfants sont peu ou rarement contaminés. Ce constat découle de discussions avec des pédiatres, des épidémiologistes et des premières études à ce sujet. Il en ressort que les enfants sont infectés par leurs parents, mais la majorité d’entre eux ne tombent même pas malades. Ils ne représentent donc pas un bon vecteur de transmission de la maladie et c’est la raison pour laquelle les écoles primaires pourront ouvrir plus tôt. Par contre, comme on ne peut pas à ce jour être certain à 100% d’éviter une infection, les contacts avec les personnes vulnérables, comme les grands-parents, sont, selon Daniel Koch lui-même, à éviter. 

17 avril 2020

Nous avons reçu une dizaine de questions de lecteurs surpris suite aux propos du médecin Daniel Koch à la conférence de presse du Conseil fédéral au sujet des enfants. Selon lui, ceux-ci ne seraient ni porteurs ni vecteurs de ce virus, ce qui n’avait jamais été affirmé. Beaucoup de parents nous demandent alors si ces enfants peuvent rencontrer de nouveau leurs grands-parents?


Nous sommes à la fois contents et surpris après cette affirmation. Un assouplissement de cet aspect serait évidemment un grand soulagement mais il nous semble cependant que cette affirmation a été formulée de façon très prudente et qu’elle n’a pas été accompagnée d’une levée des recommandations de base. Nous allons donc vérifier les tenants et les aboutissants exacts de cette affirmation et chercher à avoir des précisions tout en restant prudents jusque-là. 

16 avril 2020

Une question provient de votre personnel. Dans certains secteurs comme la cuisine, les mesures préconisées n’existent pas — pas de désinfectant ni de masques — et la distance de 2 mètres est parfois impossible à tenir. Que leur répondez-vous?

Dans le contexte de faible disponibilité des masques qui prévalait au début de la pandémie, nous avons suivi strictement les règles de l’OFSP qui recommandait notamment le port du masque aux professionnels de la santé qui examinent, soignent ou conseillent des personnes malades ou susceptibles de l’être sans pouvoir se tenir à une distance d’au moins 2 mètres. En raison de la disponibilité plus importante des masques chirurgicaux, nous avons décidé depuis plus d’une semaine d’élargir leur utilisation à tout le personnel hospitalier qui n’est pas en mesure de maintenir la distance de 2 mètres avec des patients ou d’autres collaborateurs. Les habituelles et strictes mesures d’hygiène en cuisine, ainsi que les mesures organisationnelles prises dans ce domaine, comme dans d’autres, doivent en outre permettre de réduire au maximum les risques de propagation du virus et tout est mis en œuvre pour respecter les consignes de l’OFSP et de Swissnoso. 

16 avril 2020

Les HUG ont affirmé que la moitié de leurs patients Covid-19 étaient notamment traités avec la fameuse hydroxychloroquine. Qu’en est-il à l’Hôpital du Valais et quel est le traitement pour les cas les plus lourds?

Actuellement, l’hydroxychloroquine, associée à d’autres médicaments antiviraux, est utilisée chez nous comme dans tous les hôpitaux suisses. Elle est actuellement très utilisée, avec le consentement du patient, hors protocole et sans que l’on connaisse son efficacité réelle. Nous observons attentivement et prudemment ses effets, tant thérapeutiques qu’indésirables. Afin d’en savoir davantage, l’Hôpital du Valais participe en l’occurrence à une étude internationale, nommée Solidarity, sur la chloroquine associée à d’autres médicaments et espère ainsi pouvoir valider leur efficacité réelle. 

15 avril 2020

Envoyé : mercredi, 15 avril 2020 06:41
À : 'Vincent Fragnière' <vincent.fragniere@lenouvelliste.ch>
Objet : RE: Suite DR. Bonvin, tous ce que vous savez déjà.

 
Bonjour,
J’ai trouvé une question à tiroir avant jeudi.
Petites questions pour moutons lobotomisés : Qu’est-ce qu’une personne asymptomatique ?

  • Sont-elles nombreuses ?
  • Sont-elles contagieuses ?
  • Devraient-elles porter un masque ?

15 avril 2020

Pour éviter un confinement de longue durée, ne serait-il pas plus simple d’imposer un simple masque pour une visite à une personne à risque ou dans les transports publics? Puisque lors de la période de la grippe, le personnel qui n’est pas vacciné doit porter un masque pour ne pas transmettre le virus de la grippe aux patients?

Cela se fait déjà à l’Hôpital grâce à un meilleur approvisionnement en masques. Il semble cependant que cet approvisionnement n’est pas encore suffisant pour un élargissement du port du masque à toute la population.

11 avril 2020

Un lecteur nous demande d’expliquer pourquoi vous devez mettre au chômage partiel une partie de vos employés alors que l’autre partie travaille énormément et va commencer à fatiguer.


Nous sommes en effet dans cette situation paradoxale, avec une partie de l’hôpital en suractivité et l’autre en arrêt quasi complet pour respecter les consignes et restrictions mises en place. De nombreuses professions différentes sont représentées parmi les employés dont l’activité est réduite et nous ne pouvons pas forcément les engager dans un secteur plus sollicité. Cela est aussi vrai pour le personnel soignant ou les médecins dont les spécialisations ne leur permettent pas forcément de soutenir leurs collègues dans un autre secteur très spécialisé et spécifique comme les soins intensifs.


Plusieurs lecteurs nous disent avoir eu tous les symptômes du coronavirus et avoir été testés négativement. Peut-on parler de faux négatif?


Non, pas forcément, seul un test sérologique permettra de savoir après coup s’ils ont été infectés ou non. Les tests dits PCR, pour «polymerase chain reaction», par frottis du nasopharynx sont efficaces, mais n’ont pas de sensibilité ni de spécificité parfaites, comme tous les autres tests d’ailleurs. Les résultats de ces tests varient en fonction de la qualité et de la zone du prélèvement ainsi que de leur fiabilité qui n’est jamais absolue. Ils peuvent en outre s’avérer négatifs en cas de charge virale faible ou si le virus est absent du nasopharynx, mais présent dans les bronches. A l’hôpital, en présence de symptômes et de test négatifs, ces cas particuliers relativement rares sont toujours discutés individuellement entre les médecins chargés du patient et les infectiologues afin de s’accorder sur le maintien des mesures d’isolement ou non. 

9 avril 2020

Aujourd’hui, on reconnaît qu’il y a eu au début de la pandémie une pénurie de masques? Comment cela est-il possible pour un pays comme la Suisse et cette situation est-elle la seule explication?

Ce constat devra évidemment faire l’objet d’une analyse approfondie une fois la crise passée. Remarquons cependant à ce stade que comme pour chaque crise majeure, ce sont des événements qui pouvaient nous sembler jusque-là improbables qui nous précipitent dans l’incertain. Alors que toute note société pensait pouvoir compter sur une capacité industrielle de production rapide et illimitée de masques, en la délocalisant pour la plus grande partie vers la ville de Wuhan en Chine, ce fut la première ville à être confinée et donc mise à l’arrêt, paralysant ainsi toute la production de ces masques. Il aura fallu que cette ville reprenne peu à peu son activité pour que la production de masques reprenne, mais sera-ce assez pour répondre à la demande qui ne cesse de croître? En Suisse, si nous devions prévoir un masque par jour et par personne, cela nécessiterait de pouvoir disposer de plus de 3 milliards d’unités pour faire face à cette pandémie. 

8 avril 2020

Un lecteur qui a écouté le professeur Pittet nous demande si vous partagez son avis, à savoir qu’un cas clairement diagnostiqué par un test correspondrait à 50 personnes infectées dans la réalité. Cela signifierait que plus d’un million de personnes ont été touchées par le coronavirus en Suisse…

Le Prof. Pittet a certainement très bien étudié la question, mais ce ne sont pour l’heure que des suppositions. Seules des études sérologiques, comme celle lancée par les HUG, pourront, après coup, répondre précisément à cette question. On pourra alors savoir quelle proportion de la population a été infectée. Il y a peu de risque que le virus récidive si une forte proportion de la population a été atteinte et le risque sera bien plus grand dans le cas contraire. 

7 avril 2020

Depuis hier matin, sur les réseaux sociaux circule une photo de Daniel Koch avec un masque de protection lors la grippe aviaire de 2007. A ce moment-là, l’OFSP proposait l’achat d’une boîte de 50 masques par personne. Qu’est-ce qui a changé depuis?


Daniel Koch y a répondu cet après-midi (ndlr: hier) en Valais devant la presse. En 2007, la situation était différente et il était effectivement conseillé de faire un petit stock à la maison, qui aurait pu servir dans le cas où les gens tomberaient malades. Cette recommandation est d’ailleurs restée valable par la suite et le serait encore aujourd’hui si nous ne connaissions pas cette situation de pénurie en raison des difficultés d’approvisionnement. Quoi qu’il en soit, le masque est uniquement nécessaire à des fins de prévention lorsque l’on risque de croiser du monde et que les distances sociales risquent de ne pas pouvoir être respectées. 

6 avril 2020 NF, Questions sur les masques

Cette semaine, «L’Illustré» a réalisé un dossier au sujet des masques affirmant que la Suisse n’avait de loin pas assez de masques au début de la crise pour tout le personnel soignant. Plusieurs lecteurs nous demandent s’il s’agit du plus grand manque de la Suisse pour l’instant dans la gestion de cette pandémie.


Voilà deux semaines, la consommation de masques chirurgicaux était estimée à un million par jour tout en veillant à leur utilisation parcimonieuse, notamment dans les hôpitaux. La Suisse a certes connu des problèmes d’approvisionnement il y a environ deux semaines de cela. Mais si les stocks ont été entamés, ils n’ont cependant jamais été épuisés. Entre-temps, la Confédération a trouvé de nouvelles sources d’approvisionnement et ce problème semble se résoudre.


Est-ce que l’Hôpital du Valais a souffert depuis le début de la pandémie d’une pénurie de masques pour son personnel soignant?


Le problème que nous avons rencontré il y a deux semaines était celui d’un risque de rupture de stock dans les sept jours. Grâce à une utilisation parcimonieuse des masques, les professionnels en ont cependant toujours eu suffisamment pour accomplir leur travail en respectant les recommandations professionnelles de Swissnoso. Fort heureusement, le travail acharné de notre centrale d’achat nous a permis de nous procurer des stocks en suffisance pour les prochaines semaines. Notre personnel est quotidiennement informé de la situation de notre stock de matériel de protection.


Combien de masques sont utilisés tous les jours à l’Hôpital du Valais?


Nous utilisons quotidiennement près de 6200 masques dits «chirurgicaux», le modèle le plus simple, et un peu plus de 300 masques FFP2 à haut pouvoir filtrant lors de situations plus risquées et aux soins intensifs.


Plusieurs lecteurs qui voient que d’autres pays font porter le masque à leur population estiment que la Suisse dit de ne pas les porter simplement parce qu’elle ne veut pas admettre qu’elle n’en a pas assez. Que pouvez-vous leur répondre?


Il existe à l’heure actuelle de nombreuses discussions au niveau international quant à la pertinence ou non d’une telle mesure. Par mesure de précaution à l’égard des personnes les plus fragiles, nos hôpitaux viennent cependant de décider d’élargir le port du masque dans leur enceinte. Il faut cependant rappeler que le port du masque ne sert pas à une personne saine à se protéger de l’infection mais uniquement à ce qu’une personne contagieuse répande moins de germes autour d’elle. Ensuite le port du masque peut s’avérer dangereux s’il n’est pas manipulé avec prudence, puisqu’il requiert inévitablement de se toucher le visage, ce qui est un geste à risque. Sa manipulation requiert donc le respect de certaines règles d’hygiène, comme ne pas le toucher avec les mains sans les avoir lavées ou désinfectées lorsqu’il est mis en place, retiré et durant toute la durée de son utilisation, de façon à ne contaminer ni les mains, ni le masque.


Vous avez permis l’utilisation d’un masque pendant huit heures d’affilée. Est-ce vrai?


Durant la période nécessitant une plus grande parcimonie dans l’utilisation des masques, nous avons permis une durée d’utilisation jusqu’à huit heures d’affilée mais en respectant strictement ces consignes d’hygiène. En résumé, si le masque permet de diminuer la charge contagieuse qu’émet une personne contaminée, son port n’est cependant pas la mesure de protection la plus fiable. Nous ne le répéterons jamais assez, c’est la combinaison de la distance sociale et du lavage des mains qui est de loin la mesure de protection la plus efficace. 

6 avril 2020

4 avril 2020

Certains prétendent qu’un retour à la normale pourrait être énormément facilité par l’application systématique de ces tests sérologiques. Les personnes déclarées immunes pourraient être dispensées de quarantaine immédiatement. Qu’en pensez-vous?


Pour certaines pathologies comme la polio ou la varicelle, l’immunité peut durer à vie. Mais nous n’en sommes qu’au début de cette épidémie de coronavirus et n’avons aucune certitude. Il nous faudra davantage de recul et, pour l’instant, nous ne pouvons qu’attendre et observer. Seul un vaccin permettrait d’offrir un moyen efficace de se protéger à long terme. 

4 avril 2020

Une personne qui a eu le virus peut-elle venir en aide aux autres sans tenir compte des mesures édictées par le Conseil fédéral?


Non, même si, selon toute vraisemblance, il semble y avoir une immunité qui subsiste durant quelques mois après l’infection au Covid-19, nous ne connaissons pas encore réellement notre capacité à nous immuniser face à un nouveau contact avec ce virus et nous ne pouvons pas exclure la possibilité d’une nouvelle contagion chez une personne qui a déjà été contaminée une première fois. Nous n’avons aucune certitude et il vaut mieux rester prudents pour l’instant. 

3 avril 2020

Pourquoi la chloroquine ne peut pas être prescrite par un médecin généraliste et administrée ainsi dès le début de la maladie? 


Car il s’agit d’une substance dont on découvre l’effet et qui doit encore être testée à large échelle. Mais elle provoque aussi des effets indésirables qui risquent de se reproduire à grande échelle avec des conséquences aussi graves que celles de la maladie elle-même. Ce sont aujourd’hui des protocoles de recherche accélérés qui testent l’hydroxychloroquine et ils ne peuvent être réalisés qu’en milieu hospitalier sur des petits groupes et en respectant ce principe premier de la médecine qui consiste avant tout à ne pas nuire. 

2 avril 2020

Hier, l’UDC a demandé qu’une partie de l’économie puisse se remettre en marche avec des conditions très strictes. Avez-vous un avis sur cette question, nous demande une lectrice?
La demande me paraît prématurée à ce stade, car l’évolution de la situation est encore incertaine et nous devons nous y adapter au jour le jour. S’il est un enseignement que l’on peut déjà tirer de cette pandémie, c’est bien que toutes les décisions politiques qui ne prennent pas suffisamment en compte l’incertitude sanitaire et la gravité de cette pandémie, soient rapidement balayées face à l’ampleur du phénomène et des enjeux qui le sous-tendent. 

1 avril 2020

Aujourd’hui, de nouveaux symptômes sont apparus pour le coronavirus, comme la perte de goût et d’odorat. Pourtant, un lecteur nous dit qu’avec ces symptômes-là, on est toujours contraint de travailler. Est-ce normal?


Il s’agit de symptômes dont on a pris connaissance très récemment et il est assez probable que l’OFSP reconsidère la liste des symptômes caractéristiques du Covid-19.

31 mars 2020

Le patron de Novartis a fait l’éloge de l’hydroxychloroquine estimant qu’il était le plus grand espoir de traitement contre le coronavirus tout en s’engageant à donner 130 millions de doses si les essais cliniques actuels sont concluants. Quelles sont vos conclusions, vu que vous l’utilisez aussi à l’Hôpital du Valais?


Nous attendons effectivement que les essais cliniques soient concluants mais cela n’est pas encore confirmé. Nous continuons cependant à administrer l’hydroxychloroquine en complément à des médicaments antiviraux afin de contribuer à une meilleure connaissance de ses effets. Nous espérons bien sûr que cette molécule ait un effet positif pour le patient mais nous le retirons s’il provoque chez lui un effet indésirable. Si les essais cliniques devaient confirmer son efficacité, nous l’administrerions plus systématiquement. 

28 mars 2020

Un lecteur se demande comment sont traités les patients dans un état grave à l’hôpital, vu qu’il n’y a pas de vrais médicaments contre le Covid-19?


Il s’agit avant tout de traitements de support, voire d’assistance des fonctions vitales défaillantes, le temps que le corps se défende par lui-même. Cela permet de soulager l’organisme, les poumons en l’occurrence, et ainsi de mieux lutter contre le virus. Il faut cependant préciser qu’à l’instar de la chloroquine, nous appliquons également des traitements expérimentaux selon des critères en vigueur en Europe, dans l’espoir de découvrir des actions spécifiques sur ce virus. 

27 mars 2020

Respecter la distance sociale et l’hygiène des mains paraît facile sur quelques semaines, mais plus compliqué sur plusieurs mois, non?


Alain Berset l’a dit, il faut se préparer à un marathon. Les gens doivent s’attendre à vivre comme cela pendant deux à trois mois. L’important est de garder confiance dans la pertinence des mesures prises et d’attendre leurs effets. 

26 mars 2020

Enfin, la famille d’un soignant aux soins intensifs en contact quotidien avec des malades du Covid-19 se demande s’ils doivent prendre plus de mesures que celles demandées?


Non. Mais ils doivent par contre appliquer à la lettre les recommandations d’hygiène des mains et de distance sociale. 

25 mars 2020

Hier, vous avez affirmé que sur les objets, le pouvoir de contagion du virus baisse très rapidement. Or, une directive du Service de mobilité de l’Etat, qui a beaucoup circulé sur les réseaux, parle de plusieurs jours sur certains types de surface avec une température de 20 degrés ou plus. Qu’en est-il?


Il semble que cette directive ait été adaptée aujourd’hui en tenant compte de la position des scientifiques que j’évoquais hier. Nous devons tous les jours nous adapter aux connaissances qui évoluent! 

24 mars 2020

Plusieurs lecteurs ont des questions sur le traitement à la chloroquine très médiatisé ces jours-ci. Est-ce vrai que vous l’utilisez déjà?


Oui, nous l’utilisons pour les patients victimes du coronavirus mais avec prudence. Il n’existe à ce jour encore aucune étude confirmant réellement son efficacité. L’OMS a du reste fait aujourd’hui une mise en garde contre ce type de prescription. Nous l’utilisons en veillant à ne pas nuire au patient tout en veillant à permettre de le prescrire aux patients qui en ont besoin pour une indication pour laquelle il a une action avérée et confirmée. La chloroquine est, quoi qu’il en soit, un remède qui n’est prescrit qu’avec une ordonnance médicale. 

23 mars 2020

Plusieurs lecteurs évoquent les nouveaux symptômes de perte de goût et d’odorat. Qu’en est-il exactement et pourquoi n’interviennent-ils que maintenant?


En effet, ces symptômes ont été observés dans certains cas, surtout auprès de sujets jeunes et développant une forme légère de la maladie. Cela fait partie des symptômes de ce virus dont nous découvrons petit à petit les caractéristiques cliniques.

21 mars 2020

Deux lectrices se demandent comment, dans le pays de l’industrie pharmaceutique, on n’arrive pas à produire de masques en urgence?


Ce n’est pas un problème suisse, mais un problème européen, avec la délocalisation de ce type de compétences vers la Chine. De plus, la production de ces masques se fait précisément dans la région de Wuhan, qui a été fortement touchée par l’épidémie et qui a dû être confinée jusqu’à présent. C’est un peu le serpent qui se mord la queue. Il semble cependant que la région de Wuhan se remet en activité et que la production de masques est en train de reprendre, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour nous. 

20 mars 2020

Plusieurs lectrices et lecteurs font référence aux recherches faites à Marseille qui pourraient déboucher sur un traitement lié à la chloroquine. Qu’en est-il? Allez-vous utiliser ce traitement?


Il s’agit d’un traitement connu de la malaria et il n’est pas spécifique au coronavirus. Pour l’instant, il ne s’agit que d’une étude préliminaire dont les résultats doivent encore être confirmés. Les tests se poursuivent pour savoir s’il est fiable et comment on pourrait l’utiliser. Il est évident que si un traitement devient possible, nous l’utiliserons au plus vite. Mais il faut d’abord prendre toutes les précautions nécessaires. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, nous prescrivons déjà des antiviraux non spécifiques. Nous serons cependant très attentifs aux résultats de l’étude complète qui sera faite avec la chloroquine. 

18 mars 2020

Il y a beaucoup de questions autour des masques. Faut-il les porter pour celles et ceux qui continuent à travailler? Y en aura-t-il assez pour tenir le temps du virus?

Je tiens d’abord à tirer la sonnette d’alarme. Aujourd’hui, en Suisse, il se consomme près de 1 million de masques par jour et les stocks sont limités, ce qui nous fait craindre une pénurie. Les masques doivent en priorité être portés par les malades eux-mêmes et par celles et ceux qui les soignent. Porter un masque alors que vous n’avez aucun symptôme du virus ne sert à rien et en aucun cas à vous protéger. Il faut donc laisser les masques aux gens qui en ont besoin. Que l’hôpital puisse préserver des stocks de matériel en suffisance pour traiter les malades sera aussi l’une des clés du bilan final du coronavirus. 


16 mars 2020

Eric Bonvin, où en sont les cas de coronavirus en Valais samedi soir? Certains parlent d’une flambée.


Samedi soir, nous en avions une cinquantaine, dont toujours une personne en soins intensifs chez nous. Il ne faut pas parler de flambée, mais d’une augmentation rapide que l’on constate aussi bien à Genève, dans le canton de Vaud, qu’en France ou en Espagne. Je dirais que le Valais est encore un peu préservé, mais suit la même croissance. 

13 mars 2020 Verbier Darbellay par Yann Lambiel

11 janvier 2020 Le Grand Soir

Les chercheurs chinois ont déjà partagé la séquence génétique du virus avec le reste du monde, permettant la fabrication de tests de dépistage (« Chinese researchers reveal draft genome of virus implicated in Wuhan pneumonia outbreak », Jon Cohen, Science, 11 Janvier 2020).